Le raccommodage visible "visible mending" des vêtements, « un activisme manuel » pour résister à la fast fashion

Le raccommodage visible "visible mending" des vêtements, « un activisme manuel » pour résister à la fast fashion

L’heure n’est plus à la réparation discrète. Quand on comble un trou au coude, il faut que ça se voie. Le « visible mending » ou "raccommodage visible" est autant un acte militant qu’une source de fierté créatrice.

Un trou dans le talon d’une chaussette. Un accroc dans un pull. Une tache d’eau de javel sur une veste. Voilà l’occasion pour une nouvelle génération de cousettes de ressortir l’œuf à repriser en bois de mamie. Mais alors que leurs aïeules s’échinaient à réparer le plus discrètement possible, ces néocouturières (les femmes sont largement majoritaires) exhibent fièrement leurs coutures apparentes. Une dizaine de trous de mites ? On comble par une constellation de points colorés sur un chandail. Un bord de manches élimé ? On ajoute une bande dans une couleur contrastée. Un jean déchiré au niveau du genou ? On le recouvre d’un patch de tissu, quadrillé de traits et de pointillés.

Pour ces adeptes du visible mending (« réparation visible », en français), ravaudage et rapiéçage ne sont plus synonymes de dénuement mais d’engagement. Porter un vieux pull marin dont on a artistiquement rallongé la durée de vie revient à brandir un étendard de son écoresponsabilité. Et à faire acte de résistance face à la fast fashion et ses dizaines de collections par an.

SOURCE "LE MONDE" Catherine rollot

English version

The time for discreet repairs is over. Now, when it comes to patching a hole in the elbow, it has to be seen. The 'visible mending' trend is as much an act of resistance to fast fashion as a source of creative pride.


Whether it's a hole in the heel of a sock, a tear in a sweater or a bleach stain on a jacket, this is the opportunity for a new generation of sewers to bring out grandma's wooden darning egg. But while their grandmas struggled to fix as discreetly as possible, these neo-sewists (mostly women) proudly show off their visible seams. A dozen moth holes? Fill them with a cluster of colored stitches on a sweater. A worn-out sleeve edge? Add a strip in a contrasting color. Torn jeans at the knee? Cover it with a fabric patch, crisscrossed with lines and dots.

For these followers of visible mending, darning and patching are no longer synonymous with deprivation but with commitment. Wearing an old fisherman's sweater whose life span has been artistically extended is brandishing the banner of their eco-responsibility. And it is an act of resistance against fast fashion and its dozens of collections per year.

 

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